REOUVERTURE DU MUSEE DE LODEVE LE 7 JUILLET 2018
TRAVERSER LE TEMPS, EMPORTEZ L’INSTANT
Après 4 ans de travaux de réfection et d’extension le Musée de LODEVE, connu pour ses expositions d’envergure nationale (il accueille jusqu’à 40 000 visiteurs dans une ville de 7 500 habitants !), à ré-ouvert pour l’été 2018, avec une large ouverture de son parvis sur la ville, afin de faciliter l’accès à tous et une mise en valeur de la façade XVIIIe de l’hôtel de Fleury avec ses superbes ferronneries. A l’intérieur le parti pris de l’Agence d’Architecture et muséographie : Projectile, et d’AG Studio d’associer, dans le puits de lumière qui a reçu les 5 mètres et les 14 tonnes du FAUNE de PAUL DARDE, sculpteur de pièces monumentales en taille directe natif de Lodève, à la fois la pierre jaune du lodévois et le béton stratifié, est l’illustration architecturale du projet du musée, et a permis de doubler les surfaces d’accueil et d’exposition de la partie contemporaine. C’est donc ici une restauration patrimoniale exemplaire qui a permis de mettre en valeur l’escalier avec ses arcs rampants, les portes monumentales, la cour caladée et les balustres en fer forgée.
C’est un projet sans précédent dans l’univers, pourtant très varié des musées, qui réunit dans un voyage dans le temps de 540 millions d’années, à travers les trois départements de ses collections permanentes: Les TRACES DU VIVANT : c’est le département le plus vaste du musée (700m2), au 2e étage, avec les très riches collections en Sciences de la Terre qui attirent des chercheurs internationaux, qui sont remarquablement mises en valeur par une présentation en immersion grâce à des procédés de multimédias, quelquefois interactifs. C’est une présentation à la fois didactique ( De nombreuses vidéos d’animation faites par un atelier de Montpellier : Les Fées spéciales, qui ont travaillé aussi pour Michel Ocelot, vont enchanter les enfants et aussi les parents) et esthétique, (reconstitution des sols avec empreintes d’animaux), elles sont aussi à la pointe de la recherche la plus actuelle, grâce à un partenariat avec les chercheurs émérites de l’Université 2-CNRS de Montpellier et d’autres Universités, de son Chargé de Collections Stéphane Fouché.
L’EMPREINTE DE L’HOMME : Au rez-de- chaussée, le second département chronologiquement de – 1000.000 millions d’années à – 3000 ans, réunit sous la houlette de sa Chargée des Collections de Préhistoire, Noisette Bec-Drelon, Docteur en Préhistoire, les collections de la lointaine époque des chasseurs-cueilleurs, pour la Grotte gravée d’animaux d’Aldène, et surtout de la fin du Néolithique, des premiers éleveurs-agriculteurs du Lodévois et de leur monde symbolique (les tombes collectives sous dolmens, très nombreuses dans cette région et les stèles sculptées) et aussi d’un village de métallurgistes du cuivre, dans un parcours où, là aussi, les multimédias d’animations sont très importants, il y en a 9 conçus comme des séries, qui permettent des reconstitutions très vivantes de cette époque lointaine.
Le troisième département, celui des collections de Beaux-Arts : MEMOIRES DE PIERRES rassemble le fonds d’atelier du sculpteur PAUL DARDE (1888-1963), à partir de son FAUNE monumental dans un parcours qui rassemble ses instruments de taille directe, une centaine de sculptures et une quarantaine de ses dessins, qui seront exposés par roulement. Les œuvres de Paul Dardé, sculpteur de Lodève, au départ autodidacte, mais qui a ensuite occupé l’atelier de Rodin à la rue de l’Université à Paris, sont aujourd’hui présentes dans de grands musées comme Orsay, l’Art Institut de Chicago ou le musée d’art occidental de Tokyo, ce sculpteur original par son travail en taille directe sur des pièces monumentales est raconté ici par des documents personnels (photos, archives) et professionnels : les plâtres, les terres cuites… et aussi un multimédia inédit sur sa vie et son œuvre. Il est confié à la Chargée de collections des Beaux-Arts Cécile Chapelot, sous la houlette du Conservateur en Chef du Patrimoine, directrice du musée de Lodève, Ivonne Papin-Drastik. Dans son espace, l’organisation d’un cabinet d’Arts graphiques permettra de présenter 4 fois par an des expositions temporaires qui offriront de nouveaux regards sur la production de l’artiste.
Ce nouveau musée est maintenant une nouvelle pépite portée par la Communauté de Communes Lodévois et Larzac, après celles du cirque de Navacelles et du Lac du Salagou et chacun des départements du musée est une invitation à la découverte de ce territoire avec un regard neuf. Il reste à l’équipe du musée d’installer maintenant de nouvelles réserves mises aux normes de conservation, ce qui n’est pas un mince travail là aussi.
L’EXPOSITION D’OUVERTURE : FAUNE FAIS-MOI PEUR !
DE L’ANTIQUITE A PICASSO : du 7 juillet au 7 octobre 2018
Une exposition évènement qui a reçu le label : d’Intérêt National et qui rassemble sur le très riche thème du FAUNE, des œuvres peintes, dessinées, sculptées, céramiques venues des musées de toute la France et aussi de l’étranger et de collections privées, soit au total 170 œuvres du Ve siècle avant .J.C au XXe siècle, placée sous le commissariat général et scientifique du Conservateur en chef : Ivonne Papin-Drastik, elle est le fruit d’un travail de recherche de 3 années, ce thème fait écho au grand Faune de Paul Dardé de 1920, auparavant exposé en plein air au musée de la Révolution de Vizille, et qui avait eu beaucoup de succès à son époque.
Picasso, qui sera tout au long de sa longue carrière hanté par l’image du Faune, être hybride du cortège de Dionysos/Bacchus, joyeux, ironique et doté d’une sexualité débordante, scande par ses œuvres les différentes salles de cette exposition. Il va surtout produire des œuvres sur ce sujet mythologique et très méditerranéen des Bacchanales : faunes, centaures, nymphes, lorsqu’il séjourne après la Seconde Guerre mondiale, à Antibes avec Françoise Gilot, dans ce qui deviendra le Musée Picasso, à l’invitation du Conservateur d’alors L. de la Souchère.
Le parcours est déployé en trois grandes sections : ENTRE ATTRACTION ET REPULSION, puis « ENTRE SAUVAGERIE ET CIVILISATION » et enfin « QUAND LE FAUNE INSPIRE L’ART » toutes trois ponctuées par des œuvres facétieuses de Picasso, qui s’inscrivent dans les expositions du parcours Picasso-Méditerranée de l’été, et qui permettent des rapprochements d’œuvres de différentes époques, des œuvres antiques mais aussi des œuvres de Rodin, Emile Blanche, de Chagall ( 3 lithographies en couleur) de Matisse (3 dessins) de Cocteau et 2 tableaux de Ker Xavier Roussel, pour les artistes les plus récents.
Faunes et satyres, êtres facétieux, dotés d’attribut caprins ou d’équidés, sont issus d’une même mythologie antique, leurs représentations se retrouvent aussi bien sur les vases grecs à Figures Rouges du Ve. Siècle av. J.C que sur des gravures, dessins, ou peintures et sculptures de l’époque Renaissance ou Classique (du XVe au XVIIIe s) avec leurs partenaires féminines, les nymphes. Dans tous ces siècles, les peintres y verront matière à figurer librement des scènes érotiques, sinon vite censurées par la morale de l’époque. Signalons ici quelques œuvres comme le splendide tableau du XVIIe s de Michel Dorigny, PAN ET SYRINX, œuvre prêtée par le Louvre, celui d’Anton Van Dyck : JUPITER ET ANTIOPE du XVIIe prêté par le musée des Beaux-Arts de Gand, ou celui de Cesare Fracanzano, du XVIIe s prêté par le musée du Prado : SILENE IVRE, puis dans un style plus précieux au XIXe s , celui de Gustave Moreau : AUTOMNE OU ERIGONE, prêté par le musée de Lille, jusqu’à l’évocation musicale de Debussy «LE PRELUDE A L’APRES-MIDI D’UN FAUNE, dansé par le plus grand danseur de l’époque Nijinsky.
Cette exposition est accompagnée d’un superbe catalogue très richement documenté.
Une exposition qui fera date et qu’il faut absolument voir cet été.
RENSEIGNEMENTS PRATIQUES : Musée de Lodève, Square Georges Auric, 34 700 Lodève.
Tel : 04 67 88 86 10 ou mail : museedelodeve@lodevoisetlarzac.fr ou www.museedelodeve.fr
Horaires d’ouverture : 10H-18h. Fermé le lundi, ouvert le 14 juillet et le 15 août.
Le ticket du musée permet d’avoir des tarifs réduits dans le musée d’Alès et de Nîmes et aussi dans les transports en commun.
Visites guidées : Réservations : 04 67 88 86 10. Visite de l’exposition temporaire : en juillet et août : 11h et 15h du mardi au samedi. Le Jeudi à 11h visite EN ANGLAIS.
Du 1er septembre au 7 octobre : 15h du mardi au samedi (tarif = 3euros au tarif du musée)
Tarifs pendant l’exposition : Plein : 10E, réduit : 7 E, Pass famille : 22 E(1-2 adultes = 2 à 5 enfants de 6 de 18 ans)
Carte accès libre à l’année : Plein : 20 E, Réduit : 10 E, Pass famille : 30 E

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